Le ciel au-dessus du Louvre (Yslaire/Jean-Claude Carrière)

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Quatrième de couverture :  "Août 1793. Le Louvre vient d'être inauguré. Premier musée de la Nation, il est destiné à recevoir les oeuvres révolutionnaires. Pour être sûr qu'elles seront présentes sur les murs, rien de mieux que d'accueillir en son sein les peintres «officiels». Ils y possèdent leur atelier. Ils cherchent une facture neuve, hardie, audacieuse, en rupture totale avec l'art de l'Ancien Régime symbolisé par Fragonard. Il faut montrer que l'Histoire est en marche. David, personnage politique de premier plan de la Révolution, voudrait être leur chef de file. Mais Girodet lui vole pour l'heure la notoriété. Homme de pouvoir, il va se lancer dans une révolution, lui aussi, à l'échelle de son art.
A la demande de son ami Robespierre, David tente de créer le tableau le plus difficile à réaliser de sa carrière. Donner un visage à l'Etre Suprême, sorte d'incarnation de l'aspiration à la spiritualité que Robespierre veut imposer en plein milieu de la Terreur."
 
Avant toute chose, il faut préciser le contexte de publication particulier de cette bande dessinée : ce projet est en effet permis par le musée du Louvre, qui donne carte blanche à un auteur pour réaliser une BD qui s'inspire justement de ses collections. C'est ici le quatrième volume qui est publié dans ces conditions aux éditions du Louvre.  Yslaire est pour cela accompagné au scénario de Jean-Claude Carrière (grand scénariste, metteur en scène, romancier... qui a notamment travaillé avec Bunuel et qui a écrit dernièrement avec Umberto Eco un ouvrage tout à fait intéressant, N'espérez pas vous débarrasser des livres), ce qui donne lieu à une association particulièrement réussie. 
 
Ainsi,  Le ciel au-dessus du Louvre, que l'on peut considérer comme la "suite" du Ciel au-dessus de Bruxelles (sans que je ne puisse en dire plus, c'est à découvrir à la lecture des trois volumes), nous entraîne cette fois dans la France de la fin du XVIIIème siècle, avec comme thématique principale la relation qu'entretiennent l'artiste et sa création avec le pouvoir. Au coeur de l'intrigue, Robespierre et son désir d'obtenir la représentation picturale idéale de l'Etre Suprême qui va lui permettre d'asseoir son autorité d'un côté, Jacques-Louis David et son besoin de notoriété artistique nécessaire à sa "prise de pouvoir" sur les arts de l'autre. Au centre de ces deux aspirations, un modèle énigmatique et fascinant va faire son apparition, pour le meilleur et pour le pire... 
 
J'ai apprécié la lecture de cette bande dessinée, mais j'ai tout de même préféré Le ciel au-dessus de Bruxelles... Le scénario est tout à fait intéressant, autant par le choix du sujet que par son caractère particulièrement romanesque. Le style graphique est quant à lui toujours aussi soigné, même si moins audacieux que les précédents volumes que j'ai pu lire d'Yslaire, et c'est peut-être ce qui fait perdre un peu de son intérêt à cette bande-dessinée. Elle reste cependant intéressante à lire, en lien avec les deux autres volumes.  

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