Lady Susan (Jane Austen)


Titre original : Lady Susan 
Traduction : Pierre Goubert
Nationalité de l'auteur : Anglaise
Publication originale : 1871 
Publication de cette édition : 11 mai 2006
Edition : Folio Gallimard
Nombre de pages : 115
Prix : 2 euros
Quatrième de couverture : " Une veuve spirituelle et jolie, mais sans un sou, trouve refuge chez son beau-frère, un riche banquier. Est-elle dénuée de scrupules, prête à tout pour faire un beau mariage, ou juste une coquette qui veut s'amuser ? Le jeune Reginald risque de payer cher la réponse à cette question... " 

Lady Susan est ma deuxième lecture d'une œuvre de Jane Austen. Celle-ci est d'ailleurs particulière par rapport à ses autres romans, puisqu'elle concilie brièveté (seulement une centaine de pages) et récit épistolaire. Elle raconte en effet l'histoire de Lady Susan Vernon par l'intermédiaire de lettres écrites par elle et par son entourage : son amie Alicia Johnson ; Catherine Vernon, la femme de son beau-frère, ainsi que la mère et le frère de celle-ci, respectivement Lady de Courcy et Reginald de Courcy.

Nous découvrons, au fil de ces lettres, que Lady Susan, récemment veuve, est une jeune femme frivole, qui cherche avant tout à séduire les hommes qui l'entourent, pas forcément par nécessité de se remarier mais plutôt par plaisir. Ce comportement, dont elle use avec une stratégie digne d'un général des armées (en cela, ce récit épistolaire me fait un peu penser aux Liaisons dangereuses, même s'il est beaucoup plus léger et sobre : était-il possible que ce roman soit connu en Angleterre quand Jane Austen, tout jeune auteur, a écrit le sien ?) est développé au fil de sa correspondance avec son amie, nous décrivant un personnage imbu de lui-même et franchement machiavélique, qui s'amuse à torturer moralement ceux qui l'entourent pour obtenir tout ce qu'elle désire, juste parce qu'elle le désire. 
En même temps, nous découvrons l'antipathie générale qu'elle produit sur les femmes, plus particulièrement les De Courcy, qui assistent impuissantes à l'"endoctrinement" de Réginald, perdant toute faculté de raison face à la passion qui le dévore pour Lady Susan jusqu'à sa prise de conscience finale. Cette antipathie est bien sûr présente seulement dans ces lettres, puisque ces mêmes femmes font bonne figure face à la veuve, même si elles la trouvent détestable.
Par ces lettres, Jane Austen nous décrit donc, avec un certain cynisme, les mœurs anglaises de l'aristocratie de l'époque, entre hypocrisie et stratégies sournoises pour obtenir ce que l'on veut, ce dont Lady Susan n'est pas du tout la seule à user et à abuser...

Lady Susan est une lecture que j'ai trouvé très intéressante : on découvre, dès les premières lettres, la façon particulière qu'a Jane Austen de décrire les mœurs de son époque à travers la vision qu'en ont  et qu'en donnent les femmes. Ce récit a peut-être, malgré tout, plus de piquant que d'autres de ses œuvres qui suivront, ce que j'aimerai bien trouver de temps en temps dans ma lecture actuelle de Raison et sentiments d'ailleurs ! 
       



2 commentaires:

  1. C'est vrai qu'il est dommage que Jane Austen n'utilise plus son 'piquant' de façon aussi franche dans ses autres romans mais ils auraient été impubliables à l'époque!! :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est sûr que l'Angleterre victorienne était bien plus puritaine que la France de la même époque. Peu de risques de trouver des romans trop "immoraux", même s'il y en a eu, sous couvert du fantastique notamment.

      Supprimer