Auguste Bretagne, feuilletonniste à la Gazette de Paris, a emménagé dans une chambre extraordinaire :
celle de Lautréamont, alias Isidore Ducasse, l'auteur des Chants de Maldoror
qui est décédé à 24 ans, quelques mois plus tôt, dans des circonstances
plus qu'étranges. A
l'étrangeté de cette mort fera rapidement écho l'étrangeté de la
chambre, contenant encore les secrets de l'auteur prématurément
disparu...
La chambre de Lautréamont
est une bande-dessinée plutôt particulière car elle est une véritable
trouvaille : en effet, elle a été retrouvée il y a quelques années
dans un carton, très abîmée, et restaurée par Edith et Corcal. Elle est
en fait une bande dessinée réalisée par Auguste Bretagne
et Eugène de Turcoing-Startrec, soi-disant publiée en 1874, ce qui
en ferait la première de l'histoire. Mais cette date est en fin de
compte une supercherie, comme vous pourrez le découvrir si
vous décidez de la lire.
Elle
est donc intéressante de ce point de vue historique, mais pas seulement
: nous sommes dans cette histoire
au coeur des feuilletons fantastiques publiés dans les journaux de
cette époque, mais elle est cette fois réalisée en dessin, ce qui lui
apporte un tout autre regard. Il est en effet possible,
grâce au dessin justement, de transfigurer les scènes étranges,
hallucinatoires, et donc de leur donner plus de poids que dans n'importe
quel feuilleton de ce genre. De plus, l'histoire est
passionnante et originale : elle revient sur une période obscure de
la littérature française avec l'évocation Lautréamont et du Cercle
Zutique, un milieu littéraire marginal dont faisaient
notamment partie Arthur Rimbaud ou Charles Cros.
Une
très bonne lecture : je trouve l'initiative de restauration de la
bande-dessinée plus que bienvenue, car
elle apporte une nouvelle pièce romanesque au mythe Lautréamont, qui
est encore à l'heure actuelle un des plus grands mystères de la
littérature française du XIXème siècle.
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