Quatrième
de couverture : "Au soir de sa vie, un vieux professeur se souvient de
l'aventure qui, plus que les
honneurs et la réussite de sa carrière, a marqué sa vie. À dix-neuf
ans, il a été fasciné par la personnalité d'un de ses maîtres ;
l'admiration et la recherche inconsciente d'un Père font
alors naître en lui un sentiment mêlé d'idolâtrie, de soumission et
d'un amour presque morbide."
Stefan
Zweig est un auteur que j'ai toujours apprécié pour sa grande capacité à
mettre en évidence les
sentiments les plus profonds, parfois les plus coupables, de l'Homme
face à une situation donnée, et ceci dans tous ses ouvrages que j'ai
lus - que ce soit dans Le joueur d'échecs,
Vingt-quatre heures de la vie d'une femme ou Un soupçon
légitime -.
La confusion des sentiments
ne déroge pas à la règle en revenant sur la relation plus qu'ambiguë
qui se
crée entre un élève de dix-neuf ans, Roland, et son maître,
spécialiste du théâtre élisabéthain. Naît d'abord entre eux une
admiration mutuelle et amicale, puis très vite une passion secrète mais
que les intéressés ne s'avouent pas, enfin un amour dévoilé avec
difficulté en raison de son caractère homosexuel, considéré comme
immoral. En raison de cette homosexualité, les thèmes du secret
et de la dualité (imposés par les convenances qui obligent à avoir
une vie de couple "normale") sont omniprésents, montrant le goût de
l'auteur pour la psychanalyse. C'est ce qui rend à mon sens
ce récit passionnant puisqu'il nous entraîne dans les méandres de
deux personnalités complexes voire torturées, aux réactions et aux
sentiments amoureux parfaitement décrits (étonnement, plaisir,
égarement, culpabilité...), le tout qui plus est dans un style
toujours aussi mesuré et élégant.
Après
mon quatrième ouvrage de Stefan Zweig, je suis toujours aussi
intéressée et touchée par ce qu'il a écrit,
autant grâce à sa finesse d'analyse psychologique que grâce à son
écriture toute en subtilité. Je vais dans peu de temps lire Marie Stuart pour découvrir une autre facette de cet
auteur.
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