Titre original : Bartleby, the Scrivener - A Story of Wall Street
Traduction : Pierre Leyris
Nationalité de l'auteur : Américaine
Publication originale : 1853
Publication de cette édition : 1996
Edition : Gallimard (Folio)
Nombre de pages : 99
Prix : 4,20 euros
Quatrième de couverture : "Une fois dans la bibliothèque, il me fallut environ deux secondes pour
mettre la main sur le Bartleby de Melville. Bartleby ! Herman Melville,
Bartleby, parfaitement. Qui a lu cette longue nouvelle sait de quelle
terreur peut se charger le mode conditionnel. Qui la lira le saura." Daniel Pennac.
Cette citation qui tient lieu de quatrième de couverture, particulièrement énigmatique, renvoie - me semble-t-il - parfaitement à l'énigme qu'est Bartleby, scribe engagé par notre narrateur, homme de loi à Wall Street, parce qu'il manque de personnel. Il est alors entouré de quatre hommes - si l'on ajoute Bartleby - tous plus étranges et comiques les uns que les autres, comme le prouvent les surnoms donnés par l'employeur / narrateur : Dindon, Lagrinche et Gingembre. La palme revient bien sûr à Bartleby, qui, au fur et à mesure du récit, refuse de réaliser de plus en plus de tâches demandées par son employeur (avec la célèbre phrase "I would prefer not"), puis qui s'installe définitivement au bureau, jour et nuit. C'est son employeur qui, après l'avoir renvoyé, sans succès, va finir par déménager son entreprise pour ne plus avoir le scribe sous les yeux... Et encore, il ne sera pas au bout de ses surprises !
Ce qui est au départ une situation comique, voire de plus en plus absurde (caricatures des employés, comique de répétition dans les paroles et les comportements de Bartleby), devient un peu inquiétante dans la présence de cet espèce de "parasite" qui refuse toute démarche qu'on lui propose; mais ce "parasite" n'est-il pas en fin de compte un homme qui finit par se rebeller et à refuser l'autorité d'une tierce personne ? Il est possible de donner encore de nombreuses interprétations à ce court roman : à la manière de Samuel Beckett, ce qui semble de ne pas avoir de sens ici a en fait des sens multiples qu'il nous est réservé de découvrir, laissant la lecture totalement ouverte.
C'est ce que j'ai adoré dans ce roman, comme j'adore les œuvres de Beckett pour les mêmes raisons : c'est par l'absurde qu'on parvient à se questionner sur ce qui nous entoure et sur nous-mêmes.
Bartleby le scribe est donc une incroyable découverte, à laquelle je ne m'attendais pas de la part d'Herman Melville : j'ai été agréablement surprise et très vite conquise par ce roman, qui manie l'absurde avec brio et lui donne du sens, comme je l'apprécie habituellement. C'est un récit d'ailleurs très étonnant pour l'époque et vraiment novateur : plus je découvre cet auteur, plus je me rends compte à quel point il était génial !
Je note ce livre, je suis curieuse de le lire ! Hop, billet ajouté !!
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