Et
si Emma Bovary ne s'était pas en fin de compte suicidée, mais avait été
assassinée ? C'est le sujet de ce
roman de Philippe Doumenc, écrit comme une véritable enquête
policière réalisée à la suite de la mort de la jeune femme par un
policier, M. Remi. De nombreux proches de la "victime" peuvent en
effet être suspectés de cette mort inhabituelle...
Madame Bovary étant mon livre de chevet, je me devais de lire cette proposition de contre-enquête, qui s'avère tout à fait plausible et bien menée par l'auteur, si l'on considère tous les non-dits et ellipses présents notamment à la fin du roman de Flaubert. Les interprétations possibles restent nombreuses, et celles qui sont choisies pour expliquer différemment la mort de la jeune femme sont plutôt pertinentes. L'écriture est également fidèle au style flaubertien, tout en ayant heureusement sa part d'originalité : les presque 200 pages se lisent agréablement, notamment car l'on oscille avec fluidité entre réflexions, découvertes policières et description permise par ces réflexions et découvertes d'une ville, de ses habitants et de ses petits secrets honteux que l'on cache aux étrangers. La postface est également intéressante et surprenante, mais je vous laisse l'occasion de découvrir par vous-mêmes les interprétations qu'elle induit sur l'œuvre de Flaubert...
Madame Bovary étant mon livre de chevet, je me devais de lire cette proposition de contre-enquête, qui s'avère tout à fait plausible et bien menée par l'auteur, si l'on considère tous les non-dits et ellipses présents notamment à la fin du roman de Flaubert. Les interprétations possibles restent nombreuses, et celles qui sont choisies pour expliquer différemment la mort de la jeune femme sont plutôt pertinentes. L'écriture est également fidèle au style flaubertien, tout en ayant heureusement sa part d'originalité : les presque 200 pages se lisent agréablement, notamment car l'on oscille avec fluidité entre réflexions, découvertes policières et description permise par ces réflexions et découvertes d'une ville, de ses habitants et de ses petits secrets honteux que l'on cache aux étrangers. La postface est également intéressante et surprenante, mais je vous laisse l'occasion de découvrir par vous-mêmes les interprétations qu'elle induit sur l'œuvre de Flaubert...
Je
ne peux cependant m'empêcher d'être gênée par la vision d'Emma Bovary
qui est proposée suite à la découverte
du meurtrier : elle me semble trop éloignée de cette jeune femme
romanesque qui essaie tant bien que mal de vivre de ses illusions déçues
sur le monde. Mais ceci n'est après tout que ma propre
vision de l'histoire, et peut-être que ces interprétations, pour moi
gênantes, s'expliquent par la complexité d'un personnage qui s'est
forgé en mythe au fil du temps, et qui, après tout, a bien
dépassé son statut fictionnel en ce qu'elle est une part de
nous-mêmes qui préfère le romanesque au rationnel, et qui se noie dans
ses rêves quitte à paraître candide et parfois
ridicule...
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