Dieu bénisse l'Amérique (Mark SafranKo)

9782363740441

 
Troisième roman faisant partie d'une série consacrée à Max Zajack, alter ego de l'auteur, Dieu bénisse l'Amérique revient sur son enfance d'immigré polonais né à Trenton (New Jersey) dans les années 1950 : misère sociale et parentale, difficultés d'intégration à l'école, premiers émois amoureux, etc. Ou comment on apprend ce qui a fait de Max un loser... 
 
Mark SaFranko a souvent été rapproché de certains autres auteurs de la contre-culture américaine comme Bukowski ou Fante... Même si j'apprécie Bukowski (je ne connais pas encore Fante, mais c'est pour bientôt), je ne ferai pas forcément le rapprochement. Oui, bien sûr, Max Zajack est un alter ego, comme Chinaski, mais autant sur le fond que sur la forme, la différence est flagrante. Le style est bien plus travaillé, sans pour autant être dénué de spontanéité. Le récit est de même bien plus construit et porteur de sens, en décrivant, par le regard d'un garçon immigré, la situation plus que misérable et inacceptable des immigrés aux Etats-Unis (qui est malheureusement toujours d'actualité). Cependant, nous ne sommes pas seulement dans une dénonciation désabusée de cette situation, mais aussi face à un regard teinté d'humour, parfois très noir, et de dérision, autant sur soi que sur la société qui entoure Max, donnant plus de légèreté à l'ensemble.
Le qualificatif de roman picaresque donné à ce récit lui correspond à mon sens parfaitement, autant parce que le personnage principal est un anti-héros poussé à son paroxysme (anti-héros parfois touchant d'ailleurs suite à ses maladresses ou à ses mésaventures) que parce qu'il décrit, parfois jusqu'à la caricature, une société donnée, pour la critiquer.  

C'était la première fois, avec ce roman, que je lisais Mark SaFranko (merci d'ailleurs à la nouvelle collection poche des éditions 13ème Note à 8 euros qui me l'a permis plus tôt que prévu ^^) : c'est une très bonne découverte, et je renouvellerai l'expérience plus que volontiers avec Putain d'Olivia et Confessions d'un loser. J'ai en effet vraiment envie de connaître la suite (même si les romans ont été écrits avant) de la vie de Max Zajack ! 


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