Présentation de l'éditeur :
"
Alexandre a presque 13 ans. Selon ses professeurs et sa famille, c’est
un bon à rien. Un bon à rien qu'on va
envoyer à l'usine à la fin de l'année. C’est alors que débarque dans
sa ville une troupe de saltimbanques qui va bouleverser son quotidien :
avec eux une jolie petite gitane, et leur musique
d'Espagne, chaleureuse et envoûtante..."
J'ai eu la joie de recevoir comme cadeau d'anniversaire un nouveau volume de Benjamin Lacombe, La mélodie
des tuyaux. Après Les contes macabres, qui n'était qu'un
travail d'illustration, je découvre donc un ouvrage réalisé dans son ensemble par l'auteur-illustrateur.
D'emblée,
les choix narratifs et illustratifs ne sont pas les mêmes, et pour
cause : ce conte est plutôt réservé
à un public jeunesse (c'est sûr qu'Edgar Poe n'est pas des plus
faciles à lire et à comprendre à un certain âge), mais cela ne m'a pas
empêché de passer un très bon moment de lecture, puis
d'écoute - ce volume est en effet accompagné d'un CD de la lecture
du conte par Olivia Ruiz et de la création de quatre chansons originales
en lien avec l'histoire - .
Dans
ce conte, les dessins, toujours aussi beaux, sont soutenus par des
couleurs lumineuses et chaudes avec
l'arrivée de la troupe, rappelant la chaleur de l'Espagne,
contrastant avec la tristesse de la ville d'Alexandre, cette ville
surplombée de cette grosse usine dans laquelle l'adolescent devra
travailler toute sa vie.
En
lien également avec cette chaleur espagnole, la lecture à l'accent du
sud d'Olivia Ruiz et les chansons
flamenco interprétées par Alex El Rubio et Loris Vallois que j'ai
trouvées magnifiques et en totale symbiose avec l'histoire.
Quant
à l'histoire elle-même, elle est très bien écrite, empreinte de poésie,
de douceur et d'émotion, même si
je trouve qu'elle manque tout de même un peu d'originalité (ce
serait le seul petit reproche que je ferai d'ailleurs) : elle n'en est
pas moins intéressante puisqu'elle met en jeu la rencontre
entre deux cultures bien opposées, qui ne s'acceptent pas forcément,
jusqu'à ce qu'un élément, ici la musique, les lie et leur permette
d'accepter leurs différences. Une belle petite histoire sur
la tolérance en somme !
Après
cette deuxième lecture (et le feuilletage d'autres de ses ouvrages en
librairie), je crois que ce
que j'apprécie le plus chez Benjamin Lacombe (si l'on n'excepte bien
sûr son magnifique trait de crayon et ses choix de couleurs), c'est
cette capacité à toucher à tout, tout en laissant toujours
transparaître sa patte merveilleuse : histoires écrites ou seulement
illustrées, contes pour enfants ou pour adultes, personnages classiques
de la littérature, des mythes et légendes ou
personnages ordinaires, univers sombres et inquiétants ou au
contraire lumineux et joyeux... Il y a donc toujours, à l'ouverture d'un
de ses ouvrages, une petite lueur de surprise extrêmement
agréable qui vient poindre son nez, pour mieux nous émerveiller à la
fermeture de celui-ci.
La mélodie des tuyaux
est un petit bijou, autant pour les yeux que pour les oreilles, que je
ne
regrette pas d'avoir découvert. Seul bémol donc : l'histoire qui
manque peut-être un peu d'originalité, mais elle n'en reste pas moins
très jolie et touchante, surtout avec les accompagnements
musicaux !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire