"17 mars
2003.
Soixante ans après la Shoah, trois jours avant le début de la guerre en Irak, Jules Engell Stern rencontre Fadya.
Il est juif Khazar, elle est beur, musulmane. Lui est de passage à Bruxelles, cherche son frère. Elle prépare un attentat terroriste au milieu d'une manifestation pacifiste..."
Soixante ans après la Shoah, trois jours avant le début de la guerre en Irak, Jules Engell Stern rencontre Fadya.
Il est juif Khazar, elle est beur, musulmane. Lui est de passage à Bruxelles, cherche son frère. Elle prépare un attentat terroriste au milieu d'une manifestation pacifiste..."
Histoire étrange d'une rencontre entre deux ethnies, deux religions en conflit, Le ciel au-dessus de
Bruxelles est avant tout un éloge de l'amour, dans ce qu'il a
de plus passionnel (la crudité de certaines scènes nous le montre très
bien) et en ce qu'il est le remède le plus radical et
efficace contre la haine et la guerre. Bien que classique (enfin,
classique, certains points sont tout de même assez inattendus, je laisse
les lecteurs intéressés par cette bande dessinée
découvrir...), cette histoire entre les deux personnages reste
prenante, ceci étant notamment dû au sujet choisi, le terrorisme et les
relations entre juifs et musulmans, qui n'est pas toujours
abordé en bande dessinée, et à la façon dont ce sujet est mis en
scène par Yslaire.
Les
graphismes jouent en effet pour beaucoup : je suis une grande
admiratrice du style graphique de cet auteur
depuis la première bande dessinée que j'ai découverte de lui. Pas de
changements pour ces deux tomes : j'apprécie toujours autant le mélange
entre dessins qui laissent transparaître l'esquisse
première et dessins parfaitement lisses, sans aucune marque laissant
penser à un précédent travail. De même pour la mise en page des
planches, toujours aussi sobre, épurée, qui ne fait que
renforcer l'importance de certaines bandes qui ressortent grâce à de
nombreux jeux de couleur. Dans ces deux tomes, je découvre également,
en logique avec leur thème, une reprise et une refonte
d'images issues de journaux télévisés notamment, qui donnent alors
un véritable poids à l'aspect documentaire voulue pour ce diptyque, ce
qui est tout à fait intéressant. Cet ajout permet de
mettre en évidence l'habitude d'Yslaire de présenter des éléments
inattendus dans des planches de BD, donnant à son style toute son
originalité et tout son intérêt, ce que j'avais déjà remarqué
précédemment dans XXème ciel.com.
Une excellente lecture donc, que je recommande vivement !
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