Angleterre,
début du XIXème siècle. Une épidémie décime le pays depuis une
cinquantaine d'années, laissant
derrière elle des morts-vivants qui tuent les vivants restants ou
les contaminent. La famille Bennet, vivant dans le comté de
Hertfordshire, est justement l'une des familles qui protège le
village contre les zombies. M. Bennet a en effet choisi de faire de
ses cinq filles (Jane, Elizabeth, Mary, Catherine et Lydia) de grandes
guerrières, notamment en les envoyant en Chine pour
qu'elles apprennent les arts martiaux au monastère Shaolin.
Elizabeth est d'ailleurs particulièrement impressionnante dans sa
maîtrise du combat, et est à elle seule ou presque la
protectrice du comté. Ce choix de M. Bennet s'est bien entendu fait
au détriment de Mrs Bennet, qui aurait préféré préparer ses filles au
mariage. C'est sans compter sur l'arrivée de M. Bingley à
Netherfield, accompagné de son ami M. Darcy, qui n'est rien de moins
qu'un des plus grands combattants du pays...
La
première chose particulièrement remarquable qu'il faut souligner dans
ce roman, c'est sa fidélité à celui de
Jane Austen, autant dans l'intrigue que dans le style : en effet, si
l'on n'excepte bien sûr l'existence de zombies et des arts martiaux
dans l'Angleterre du XIXème siècle (et les
conséquences que cela incombe), Seth Grahame-Smith a conservé une
bonne partie de l'histoire originelle, ainsi que les personnages
principaux (même s'ils sont transformés). On est ici dans le
principe du mash-up, qui a pour but de combiner des oeuvres qui sont
tombées dans le domaine public avec des éléments fantastiques ou
anachroniques. Le seul élément qui me semble vraiment
tronqué dans cette version d'Orgueil et préjugés, c'est
l'importance moindre donnée à l'aspect psychologique du récit, et donc
des personnages : l'intérêt ne se situe plus du tout
dans la complexité intérieure d'Elizabeth Bennet, mais plutôt dans
son habileté à manier les arts martiaux !
Je
dois dire que cette vision d'Elizabeth Bennet, de ses soeurs et de ses
parents, de Darcy, ou encore de
Bingley (pour ne citer qu'eux), mais également les dialogues ou les
situations créées par Seth Grahame-Smith, m'ont franchement fait sourire
: on est vraiment ici face à une très bonne parodie du
roman de Jane Austen, en ce qu'elle respecte l'oeuvre, ne la
dénature pas complètement, sans pour autant lui rester totalement
fidèle, ici en gagnant en dérision... On pourrait tout de même
regretter que la présence des zombies soit peut-être trop discrète
et sobre pour vraiment pousser la parodie à son paroxysme...
Cette lecture fut un très bon divertissement, mais elle ne peut seulement être faite dans de bonnes conditions
qu'après avoir lu Orgueil et préjugés : l'intérêt en deviendrait en effet inexistant sans la comparaison avec l'oeuvre-source !
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