Rosaire
Nicolet est retrouvé mort, un matin, dans une chambre d'hôtel miteuse à
Iqaluit (à proximité du cercle
Arctique), en compagnie d'une stripteaseuse qui s'avère être sa
fiancée, Lumi. C'est d'ailleurs elle qui prévient la police. Une phrase
écrite sur son bras ("Les Chinois ont découvert
l'Amérique") et les circonstances de sa mort laissent rapidement
penser à un meurtre, le premier suspect étant bien sûr Lumi.
La
police prévient son jeune frère, Ambroise, pour assister aux
funérailles. Il comprend rapidement le sens de
cette phrase, qui renvoie à une histoire de famille, et se décide à
mener l'enquête personnellement. Il va alors découvrir, sur son frère
qu'il adore plus que tout, de nombreuses parts d'ombre
pas toujours très reluisantes...
Polynie
est assez étrange car on a l'impression d'avoir affaire à un double
roman : dans la première
moitié, j'ai vraiment eu du mal à m'accrocher à la lecture, sûrement
parce que je ne voyais pas du tout où l'histoire voulait en venir et
parce que le récit était très lent. Je m'attendais à un
roman policier et pendant un sacré paquet de pages, il ne se passe
quasiment rien : on assiste plutôt aux réflexions d'Ambroise, sur lui,
sur son frère, mais on a bien peu d'éléments sur le
meurtre en question.
Dans
la deuxième partie du roman, la narration devient plus fluide, et donc
plus agréable à lire, mais là
encore, on reste loin d'un roman policier : on apprend à la fin qui
est le coupable, bien sûr, mais cela est vraiment secondaire,
contrairement à ce que pouvait laisser penser le quatrième de
couverture.
En
fait, je crois que le problème vient surtout de ce quatrième de
couverture qui ne met pas en avant le
véritable intérêt de ce récit : ce n'est pas le meurtre qui compte,
et donc sa résolution, mais plutôt les conséquences de ce meurtre sur la
personne la plus proche de la victime. Ainsi, le
personnage d'Ambroise s'étoffe et s'épanouit au fil du récit : ce
meurtre lui permet de mûrir, de s'émanciper de son frère et donc d'avoir
son propre point de vue sur les choses et sur le
monde.
Même en prenant en compte cet aspect hasardeux du quatrième de couverture, Polynie
est une lecture
certes intéressante, mais que je pense oublier très vite malgré
tout. Le style d'écriture est à mon goût trop passe-partout, ce qui ne
me donne pas envie de relire Mélanie Vincelette...
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