Quatrième de couverture :
"
A La Nouvelle-Orléans, alors qu'une terrible tempête est annoncée, la
plupart des habitants fuient la ville.
Ceux qui n'ont pu partir devront subir la fureur du ciel. Rendue à
sa violence primordiale, la nature se déchaîne et confronte chacun à sa
vérité intime : que reste-t-il en effet d'un homme au
milieu du chaos, quand tout repère social ou moral s'est dissous
dans la peur ?
Seul dans sa voiture, Keanu fonce vers les quartiers dévastés, au coeur de la tourmente, en quête de Rose, qu'il
a laissée derrière lui six ans plus tôt et qu'il doit retrouver pour, peut-être, donner un sens à son existence..."
Tout comme Olivier Adam, Laurent Gaudé est un auteur que j'avais envie de découvrir depuis un certain temps.
J'ai choisi Ouragan car le sujet et le quatrième de couverture m'ont fait de l'oeil assez rapidement.
J'ai
connu avec ce roman, divisé en 12 chapitres, un démarrage difficile :
j'ai en effet eu du mal à rentrer
dans l'histoire en raison d'un choix narratif particulier mêlant
première et troisième personne selon les personnages qui s'expriment.
Pour la troisième personne, seulement Rose et Keanu sont
concernés, ce qui ne m'a pas posé de problème. Mais pour la première
personne, tous les autres personnages, au nombre de quatre, sont
concernés. Il m'a donc fallu un chapitre pour m'adapter à
cette polyphonie, le temps de me familiariser avec le langage de
chacun, heureusement bien différent.
Puis
le troisième chapitre est arrivé, et avec lui l'ouragan : à partir de
ce moment, je suis restée captivée
par le récit, par la façon épique et apocalyptique dont est racontée
la reprise du pouvoir de la nature sur l'homme et sur La
Nouvelle-Orléans. Le destin de chaque personnage bascule vers le
chaos au rythme de la ville et de l'arrivée progressive de la
catastrophe, jusqu'à l'évacuation finale et ses conséquences parfois
tragiques.
Parallèlement
à cette description d'une ville en plein chaos, l'omniprésence du
personnage de Joséphine Linc.
Steelson, "pauvre vieille négresse" de cent ans, permet à l'auteur,
par sa voix, de dénoncer le plan d'urgence mis tardivement en place par
le gouvernement américain contre l'ouragan
Katrina de 2005, ainsi que le peu de cas fait à la population pauvre
de La Nouvelle-Orléans. Rappelons que cet ouragan a entraîné la mort
d'une partie de cette population qui n'a pas pu évacuer
la ville à temps en raison d'un manque de moyens. A aucun moment, ce
nom de Katrina n'est évoqué, mais on le comprend très vite au fil de la
narration des évènements. A mon avis, occulter le nom
de l'ouragan est une façon pour Laurent Gaudé de donner à son roman
une portée plus universelle, plus proche d'une fable que de la narration
d'évènements réels - même s'il s'en inspire fortement
-, ce que j'ai particulièrement apprécié.
Ouragan
a donc été une lecture passionnante, dans laquelle j'ai eu un peu de
mal à rentrer mais que
j'ai, à partir du troisième chapitre, terminée d'une traite. Le
style de Laurent Gaudé est vraiment plaisant : il a un côté à la fois
classique et moderne qui ne me laisse pas de marbre. Je
retenterai donc l'expérience avec une autre de ses oeuvres
prochainement !
Sur le même thème, mais dans un registre différent, allez jeter un oeil à ma chronique sur le roman d'Amanda
Boyden, En attendant Babylone, lu il y a quelque temps et que
j'avais aussi trouvé passionnant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire