Titre original : Biutiful
Pays : Espagne / Mexique
Date de sortie : 20 octobre 2010
Durée : 2h18
Acteurs : Javier Bardem, Maricel Alvarez, Eduard Fernandez, Diaryatou Daff, Cheick N'Diaye, Taisheng Cheng, Luo
Jin...
Scénario : Armando Bo, Alejandro Gonzalez
Inarritu, Nicolas Giacobone.
Je suis une grande admiratrice d'Inarritu, et ce depuis son premier film, Amours chiennes
(2000) que
j'avais vu au ciné avec ma prof d'espagnol alors que j'étais au
lycée. Malgré tout, même si j'ai toujours trouvé sa réalisation à la
fois soignée et percutante et les scénarii intéressants, j'ai
fini aussi par avoir l'impression que le concept qui était présent
dans tous ses films (destins croisés de plusieurs personnages qui, après
être présentés séparément, finissent par presque tous
se rencontrer par hasard, de manière plus ou moins tragique)
commençait malheureusement à s'essoufler.
Justement, dans Biutiful,
un seul personnage est vraiment central, même si beaucoup d'autres
gravitent
autour de lui (famille, amis, collègues de travail...) : Uxbal, qui
vit dans les quartiers pauvres de Barcelone et qui fait ce qu'il peut
pour donner une vie décente à ses enfants depuis qu'il
est séparé de sa femme maniaco-dépressive. Cet homme a une
particularité étrange : il est sensible à la présence des âmes des
morts, parvenant ainsi à gagner un peu d'argent en donnant le repos à
celles-ci avant les enterrements. De manière plus terre à terre, il
est aussi celui qui trouve du travail sur des chantiers de construction à
des clandestins nouvellement arrivés en Espagne.
Entre ces deux "métiers", une découverte tragique va lui faire
prendre conscience de la fugacité de son existence et du long chemin qui
lui reste à parcourir afin d'être en paix avec le monde qui
l'entoure et lui-même...
Malgré
ce scénario assez classique, Inarritu a réussi à faire de son film un
très grand film : la réalisation et
la photographie sont de toute beauté, de même que la bande
originale, le tout collant parfaitement à l'atmosphère mélancolique de
l'histoire et créant aussi un sacré contraste avec
l'environnement glauque et terne dans lequel évolue Uxbal.
L'interprétation de Javier Bardem est plus qu'incroyable,
puisque la
totalité du film repose sur ses épaules. Il s'en sort de manière
remarquable, en nous faisant vivre en sa compagnie, avec force et
délicatesse, la progression de son personnage vers la
rédemption qu'il cherche à atteindre : il a vraiment mérité son prix
à Cannes !
J'ai
été vraiment touchée par cette histoire tour à tour banale et poétique,
brutale et sensible, oppressante et
légère..., vécue par un homme qui choisit de donner un nouveau sens à
sa vie avant sa mort, notamment en permettant à son âme de trouver le
repos qu'il a lui a même trouvé pour d'autres...
Biutiful est donc un film à voir sans hésitation, même s'il est à éviter en grosse période de déprime :
il est très éprouvant, et c'est ce qui le rend si beau et si difficile à regarder en même temps !
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